Un habitat fondé sur la coopération et la solidarité, les droits des coopérateurs sont égaux.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le sociologue Henri Lefebvre invite les usagers à se saisir de la question de l'habitat à en reprendre possession, à y réinjecter de l’imagination, de la création, de « l’utopie » (Le droit à la ville, 1968).

Cette impulsion de l’habiter et du droit à la ville va favoriser l’émergence, dans les années 1970, des « luttes urbaines ». La qualité de la ville comme cadre de la vie sociale soufflée par Lefebvre prend ainsi tout son poids dans les manifestations qui en découleront. Elles vont lancer la thématique de la participation et de la place des citoyens dans la ville, du renouvellement des formes de la démocratie qui vont se fédérer autour de l’habitat groupé autogéré (Mouvement des Habitats Groupés Autogérés). Ce mouvement créé en 1977 s’est fondé sur l’autogestion autour du slogan « changer la vie pour changer la société ». 

En avril 1979 naît la première initiative d’un habitat que « l’on peut autogérer ». Cette mobilisation citoyenne est guidée par l’idée de faire la ville autrement, les sociologues vont alors qualifier ces pionniers comme des « aventuriers du quotidien » (Bidou-Zachariasen, 1984). Le MHGA s’essouffle dès le milieu des années 80 en raison notamment de l’absence de soutien du Plan Construction Architecture aux initiatives, mais aussi d’un marché du logement stabilisé.

Au tournant du 20 siècle, les inégalités urbaines, la gentrification des centres, la résidentialisation des immeubles d’habitation, la montée des préoccupations écologiques et la crise du logement participent à relancer « l’attention sur l’habiter ».

L' envie d'un « vivre ensemble autrement » conduit à une nouvelle dynamique portée par des habitant.e.s organisé.e.s autour de groupes de projets et/ou d’associations sur l’ensemble du territoire.

Ainsi, en 2008, le MHGA se refonde en Éco Habitat Groupé (EHG) et promeut le développement de projet portée par des usagers. Inspiré des dynamiques de l’économie sociale et solidaire et reposant sur la volonté de « vivre ensemble chacun chez soi » (et/ou avec Thierry), il constitue une partie de l’habitat participatif actuel auquel se rallient des associations nouvelles. Plus récemment, la loi ALUR (Accès au Logement et Urbanisme Rénové) a contribué à une banalisation du concept, dont l’appellation « Habitat participatif ».

Actuellement, on peut distinguer deux catégories d’organisations dans le mouvement de l’habitat participatif :

• la coopérative d’habitants (Habicoop) où les habitants sont collectivement propriétaires de l’ensemble immobilier mais sont locataires de leur logement.

• l'habitat participatif est celle de la Société d’attribution et d’autopromotion. Dans ce cas, les personnes physiques sont associées pour la propriété ou la jouissance d’un logement à titre de résidence principale avec entretien et animation des lieux collectifs.

L'habitat coopératif en chiffres de 2021 à 2024